RENCONTRE AVEC MARC KERANGUEVEN - SICA PRINCE DE BRETAGNE

Partenaire officiel du Stade Brestois, la SICA - Prince de Bretagne est maintenant associée, depuis plusieurs années au nom du centre d'entrainement des joueurs professionnels. En plus du naming de ce lieu de travail au quotidien pour les professionnels, la coopérative finistérienne de producteurs est un fidèle supporter des Rouge & Blanc avec qui elle entretient des valeurs communes fortes. À l'occasion de la dernière rencontre de la saison, parrainée par la SICA - Prince de Bretagne, marc Kéranguéven revient sur son activité après une année délicate notamment à cause de la sécheresse et la hausse des coûts.

"LES PRODUCTEURS SONT RESTÉS FIDÈLES ET DERRIÈRE L'ÉQUIPE"


Marc, comment se porte votre activité ?

On a vécu une année catastrophe avec deux facteurs : la sécheresse et la canicule. Avec ces températures de 38 à 40 degrés l'été dernier, la chaleur a altéré considérablement la qualité de certains produits. Certes, ça a été un phénomène exceptionnel en Bretagne mais pour la production légumière, c'était du jamais vu. Plus que la sécheresse, la canicule a été dévastatrice impliquant de fortes baisses de rendement notamment en brocolis ou artichauts. Certains producteurs ont perdu entre 50 et 75% de leur chiffre d'affaires.


À contrario, d'autres produits ont-ils profité de ces fortes chaleurs ?

Oui, pour la production de tomates, l'année a été plutôt correcte. mais les producteurs ont dû s'adapter aussi à la crise de l'énergie et à l'augmentation des coûts. C'est une situation un peu compliquée que nous avons vécue pour l'ensemble de la production légumière. Il y a la hausse des charges au niveau des exploitations (graines, engrais...) à laquelle il faut ajouter les autres augmentations comme le transport, l'emballage...


Comment voyez-vous la suite ?

Le marché redevient assez favorable. On sort d'une saison hivernale plutôt correcte, notamment sur le chou-fleur, et malgré le phénomène de sécheresse exceptionnelle, on veut conserver notre production légumière et faire le choix de la qualité. Tous les pays européens ont été impactés. À nous de valoriser la qualité de nos produits. Les nappes ont été bien remplies cet hiver, je n'ai pas d'inquiétude pour notre production en tant que telle aujourd'hui.


Comment les producteurs s'adaptent à ces changements climatiques ?

L'anticipation est primordiale. C'est pourquoi nous avons une cellule innovation qui teste des nouvelles productions constamment. Chaque saison, nous arrivons à développer un nouveau produit. Cela se fait après 10 ans d'études, comprenant la création variétale, l'expérimentation, le marketing, la production... Aujourd'hui ça reste confidentiel mais on travaille sur des produits qu'on n'aurait jamais pensé pouvoir produire en Bretagne. Pour s'adapter au changement climatique, nous travaillons également avec nos stations expérimentales sur la sélection de variété moins gourmandes en eau et sur la création de variétés résistantes à la sécheresse.


On a vu une baisse aussi du bio...

Oui, cette baisse est marqué par l'inflation mais on avait déjà senti un ralentissement au début de l'été dernier. Le marché du bio est principalement destiné au secteur urbain, un peu haut de gamme. Et c'est un marché déstructuré dès que les vacances scolaires commencent dans les grandes métropoles et plus particulièrement à Paris. Nous cherchons des solutions pour mieux structurer ce marché. Les politiques, tout le monde a dit qu'il fallait faire du bio, mais le marché n'était pas prêt. Il y a eu de l'emballement et la production bio s'est alors retrouvée peu à peu en difficulté. Mais aujourd'hui, je pense que le plus dur est derrière nous et je reste confiant.


200 producteurs seront invités pour le derby face à Rennes...

Chaque année, nous faisons une grande soirée au stade Francis-Le Blé où nous invitons nos producteurs pour un moment convivial et festif. Ce sont de grands supporters du Stade Brestois. Ça permet aux adhérents de se voir autour d'un match, le football est très populaire. Il y a une grande fierté des producteurs d'être partenaires des Rouge & Blanc. Dans la saison, nous avons eu quelques interrogations sur les performances collectives et puis le nouveau coach a su redonner confiance à l'équipe. Il a apporté une sérénité et ça s'est rapidement ressenti dans les résultats. Mais nous, comme les supporters, sommes restés fidèles et derrière l'équipe. C'est un vrai soulagement d'avoir obtenu ce maintien. Je félicité les joueurs, le staff et la direction du club pour ce maintien et je salue leur belle performance samedi dernier à Marseille.

Article publié le 01/06/2023

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